Mes dernières chroniques

Mes dernières chroniques

mardi 4 août 2015

Et tu n'es pas revenu

Auteur : Marceline Loridan-Ivens
Edition : Grasset
ISBN : 2246853915
Pages : 107 pages
Prix : 12,90 euros




RÉSUMÉ

« J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »







 L'AUTEUR



Sources : http://www.elle.fr/Societe/Interviews/Marceline-Loridan-Ivens-deportee-a-15-ans-Je-suis-une-petite-fille-de-86-ans-2886822 et http://www.liberation.fr/societe/2015/02/04/marceline-loridan-ivens-le-desespoir-fait-vivre_1195605


Née à Épinal le 19 mars 1928, Marceline Loridan-Ivens est une cinéaste française.
Déportée à l'âge de 15 ans le 13 avril 1944 par le convoi 71 elle témoigne ici de la douleur de son retour parmi les vivants.


APARTÉ

Commençons par le début car ce n'est pas le style de romans que j'ai l'habitude de vous présenter. La raison ? Je suis extrêmement (trop même) sensible. Il est difficile d'exprimer la douleur de lire le témoignage de quelqu'un qui a été torturé, qui a souffert comme c'est inimaginable, et par conséquent, en connaissance de cause, je fuis les autobiographies et les romans dramatiques.

Mais voilà, le 5 février dernier Léonor de Récondo, annonçait sur sa page Facebook qu'elle enregistrait ce jour l'émission de La Grande Librairie qui aurait lieue le 12 février 2015. Il faut savoir que la télévision et moi ce n'est pas l'amour fou, sauf si je dors devant ou alors si elle fait bruit de fond à la rigueur et que je peux dessiner, faire un puzzle, naviguer sur le web, ou même manger seule avec cet écran gigantesque prêt à combler un vide en m'abrutissant. Mais il faut reconnaître qu'il y a néanmoins des émissions, des documentaires et des films intéressants.C'est la raison pour laquelle ce soir là j'ai regardé la 5. Du message de Léonor de Récondo je n'avais retenu que la date du jour et je suis tombé en plein sur le témoignage de Marceline. C'est étrange, on tombe sur un témoignage si poignant qu'il devient impossible d'éteindre son poste de télévision. Et après avoir versée toutes les larmes de mon corps, je me suis promis d'acheter son livre dès qu'il sortirait puis de le lire.
Mais lignes sont presque pathétiques, mais, sachant que je ne suis pas la seule à éprouver cette difficulté, j'aimerai vous pousser à lire cette autobiographie.

MON AVIS

Tout d'abord il est impossible de juger si une telle lecture est "bien" ou "pas bien". Il s'agit d'un témoignage, d'un morceau de vie, quelque chose de réel, et de quel droit me permettrai-je de porter un jugement sur ces lignes ?
Comme le précise le résumé, Marceline nous raconte ici sa survie dans un camp de concentration puis sa survie par la suite. Un témoignage bouleversant basé sur le papa de l'auteure. Il me semble inimaginable de concevoir la vie d'après camps à la lecture de ce livre et je trouve admirable que l'amour pour un père et l'amour d'un père pour sa fille, pousse à lutter un maximum pour vivre ou je dirais survivre.
Pourtant tout au long de ce récit, ou du moins à la libération de la France, on sent Marceline terriblement seule. Elle n'a personne avec qui échanger et extérioriser les horreurs qu'elle a pu vivre. Les camps sont si présents et l'ont tellement marqués qu'elle continue à dormir à même le sol et en vient parfois presque à regretter d'en être revenue.
L'écriture est fluide, facile à lire, bien écrite. La description est juste atroce, horrible ! 
Mais, même si ce récit vous arrache le cœur, même si il vous tient aux tripes et vous dessèche de toutes vos larmes, il mérite d'être lu et entendu.

QUELQUES CITATIONS

"Survivre vous rend insupportables les larmes des autres. On pourrait s'y noyer."
"Odessa, débarqué avec d'autres en avril à Marseille, mais lorsqu'ils avaient raconté d'où ils arrivaient, on avait voulu les interner avec les fous."
"Notre famille, après toi, était devenue un endroit où l'on appelait au secours mais personne, jamais, n'entendait."



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

^^ :-3 :D :p :-* :-} :-~ :-] :( ;) O_o :-! :-= :-o :)