Les sept portes de l'Apocalypse, tome 1 : La Croisade des Carpates

Auteurs : Vanessa Callico & Diana Callico

Edition : Asgard
Collection : Les Nuits d'Avril
ISBN : 2919140884
Pages : 376 pages
Prix : 19 euros

RÉSUMÉ

Comment réagiriez-vous si, au lieu de mourir, vous vous trouviez projeté dans le corps d’une jeune aristocrate du XVe siècle promise à Vlad Drakul ?

C’est ce qui arrive, de nos jours, à Éva, étudiante en littérature, qui est poussée dans une faille volcanique par le linguiste qu’elle voulait retrouver. Celui-ci, possédé par l’esprit d’un légat du pape de Drakul, n’a que ce moyen pour sauver les deux époques de l’Apocalypse.

Commence alors pour Éva une étrange quête qui doit la mener à comprendre pourquoi, au XXIe siècle, une étrange maladie ravage le monde et au XVe, de monstrueuses créatures surgissent au cœur de la plaine du Danube.

LES AUTEURS

Née en 1989, Vanessa Callico est à la fois musicienne professionnelle et écrivain. Enseignante au conservatoire, elle se produit régulièrement avec son orchestre "Trio Arpeggione".

Sa mère, Diana Callico, est née en 1959 dans le sud du Chili.

La croisade des Carapates est leur premier roman à quatre mains.

MON AVIS

Étudiante en eschatologie et entourée de personnes antipathiques, Éva subit une vie qui lui semble insignifiante. Pleine de doutes, elle prépare avec soin sa rencontre avec le célèbre linguiste Xavier Perti. Mais, alors que d'étranges phénomènes surviennent celui-ci la perçoit comme la salvatrice de l’apocalypse menaçant à la fois l'époque moderne et celle du moyen-âge. C'est ainsi que la jeune fille se retrouve en 1462 malgré elle, auprès de personnages qui ont marqué l'histoire.

Un grand merci à Vanessa Callico, rencontrée au festival du livre à Rouen, qui a eu la gentillesse de m'offrir l'opportunité de lire "La Croisade des Carpates" en service presse. Une agréable rencontre, soit dit en passant, puisque l'auteur est très ouverte et proche de ses lecteurs. A ceux qui souhaiteraient faire de même, n'hésitez pas à la contacter.

Si le fond de l'histoire est passionnant, j'ai éprouvé quelques difficultés avec la forme qui m'a semblé, surtout lors de la lecture des 20 premières pages, trop sophistiquée. Ce sentiment s'est atténué au fil des pages si bien que j'ai fini par plonger en même temps que l'héroïne, au cœur d'une histoire palpitante qui a marqué les esprits. On y découvre un panaché de mythologies, d’anecdotes historiques, de légendes urbaines, ou encore de croyances populaires.

Durant tout le récit, on n'a pas le temps de s'ennuyer, même si certains passages sont vraiment très complexes et d'autres très crus.
On retrouve des moments d'émotions. On éprouve parfois de la compassion. D'autres fois on a de la peine comme lors du passage de la chasse au cerf. On s'éprend de certains personnages. Et parfois même, on rigole franchement. Du contraste de langage à la place de la femme, j'ai aimé ce décalage entre les deux époques qui crée un côté ironique. C'est ainsi qu'à la page 178 Éva débarque et intervient dans une réunion de haute importance tenue par le gouverneur des Carpates.
L'humour est appréciable qu'il vienne des personnages eux-mêmes, comme à la page 74, ou du contexte. Malgré la barbarie de certaines scènes, et avec le recul nécessaire, on sourit béatement à la fin du chapitre VI lorsque l'envoyé papal se proclame "prophète des mouches" ou encore lors du strip-tease revisité façon Éva.

Le personnage qui m'a le plus fascinée est sans aucun doute Vlad III l'empaleur qui a inspiré le comte Dracula. Il est revu sous un tout autre angle et il en devient presque attachant. Cette perception d'une même situation qui varie d'un individu à l'autre m'a évoqué Les orphelins du temps, Tome 2 : La fuite de Margaret Peterson Haddix où l'auteure, qui compose avec les doutes historiques, imagine à l'opposé de la description faite par William Shakespeare, un Richard III qui se serait repenti à la fin de son existence. 
On retrouve également bien d'autres personnages passionnants tels que Ileana de Hunedoara-Nelipic, le sultan Mehmed II Fatih ou encore Mahmud Pacha.


Un premier opus qui donne envie de poursuivre l'aventure et d'en connaître davantage à la fois sur le destin d'Éva, mais également sur les périodes et leurs contextes historiques à venir.

QUELQUES EXTRAITS

Page 65 "Il avait déjà raté sa vie, il ne voulait pas rater sa mort."

Page 78 lors d'une conversation entre le sultan Mehmed II et son vizir Mahmud Pasha :

- Sire, il vous reste votre fils Cem, qui semble d'un courage et d'une loyauté sans faille, répondit promptement le ministre, soulagé de n'avoir encore entendu sa condamnation.

- Et tu vois ça à quoi, Mahmud Pacha Angelović ? A sa manière franche de téter sa nourrice peut-être ? [...]

Page 125 "Et le prochain qui se suicide, je le tue !"

Page 347 "L'amour était la pomme qui lui avait ravi son éphémère Éden."